- d’une carte avec composants électroniques
- d’un boitier qui permet de tenir l’objet et de protéger la carte
- d’un crochet pour suspendre la charge
D’un point de vue déchets, il y a un vrai sujet autour des produits électroniques. Je me contenterai ici de vous renvoyer vers la dernière infographie de l’ADEME sur le sujet[1]https://www.ademe.fr/equipements-electriques-electroniques-chiffres-cles-2018 et j’aurai peut-être l’occasion d’y revenir plus longuement dans un futur article. Toujours est-il que concevoir un produit durable à l’intérieur même d’un projet de réduction des déchets est un exercice instructif #inception
Comment procède-t-on ?
Pour schématiser un produit a trois étapes dans sa vie :
- Sa fabrication
- Sa période d’utilisation
- Sa fin de vie
Il est essentiel de prendre en compte toutes ces étapes pour connaître le bilan carbone d’un produit[2]Exemple typique : voiture thermique (diesel, essence) vs électrique. A l’utilisation la voiture électrique pollue bien moins qu’une voiture thermique qui rejette gaz et particules. En revanche, … Continue reading et pas seulement la phase d’utilisation, ce qui peut parfois conduire à de « fausses bonnes idées ».
Pour faire les choses proprement l’idéal est de réaliser une Analyse du Cycle de Vie (ACV) du produit. Cela permet de s’appuyer sur des éléments tangibles chiffrés. Il s’agit néanmoins d’une procédure longue et coûteuse. Je ne prétends donc pas faire ici une analyse du cycle de vie mais j’essaie d’évaluer au mieux les meilleures pistes pour limiter l’impact des pesons
Voici donc les choix opérés pour minimiser l’impact sur chacune des trois phases
Fabrication : choix des matériaux et relocalisation
Côté électronique. L’idéal serait d’avoir des informations détaillées sur chaque composant pour savoir où il est produit et à partir de quelles ressources pour pouvoir les choisir en conscience. Ces données ne sont pour l’instant malheureusement pas accessibles mais c’est un fait, la totalité ou presque des composants électroniques sont produits en Asie et nous en sommes complètement dépendants. En revanche, il est tout à fait possible d’assembler en France les composants sur la carte, et c’est ce qui sera fait pour les pesons Ludeko. C’est toujours ça : réduction des transports, fabrication selon les normes environnementales françaises et électricité bas-carbone.
Côté mécanique. Si le plastique est usuellement le roi des boîtiers pour sa simplicité et son faible coût, pour un objet relativement simple comme un peson, on peut faire autrement, et c’est ce que j’ai voulu montrer. J’ai choisi le bois qui est une ressource locale et renouvelable et que je trouve par ailleurs bien plus joli que le plastique. Dit comme ça ça a l’air facile. Pour être franc, j’avais sous-estimé la complexité, ce qui m’a sûrement valu quelques cheveux blancs supplémentaires, mais c’est intéressant et ça méritera un article à part. En tout cas nous y sommes, le peson en bois est devenu concret, je n’ai juste pas encore eu le temps de le photographier sous son meilleur profil pour vous le présenter ici. Le boitier sera bien sûr lui aussi produit en France, ce qui n’aurait sinon aucun intérêt.
La phase d'utilisation : réparabilité et remise en circulation
La partie émergée de l’iceberg. L’objectif est que cette période dure le plus longtemps possible. Cela suppose déjà de prévoir un produit robuste. Malgré tout on n’est pas à l’abri d’une casse accidentelle ou de l’usure d’un composant.
C’est donc essentiel que l’objet soit réparable. Pour cela les vis ont été privilégiées à la colle et les éléments déportés comme l’écran ou la jauge de contrainte (qui permet la mesure du poids) sont branchés à l’aide de connecteurs plutôt que directement soudés à la carte. Selon que l’un ou l’autre des éléments ait un problème, il peut être remplacé en conservant le reste et à l’aide d’un simple tournevis. Ces choix ont un impact sur les coûts de fabrication mais à mon sens cela se justifie totalement.
Allonger la durée d’utilisation d’un objet, c’est également faire en sorte qu’il ne reste pas à croupir dans un tiroir. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité mettre en place la « consigne ». En clair : vous n’avez plus l’utilité du peson (bravo vous êtes arrivé à zéro déchet), Ludeko vous le rachète. Il sera testé pour ensuite retourner dans le circuit : pas d’objet inutilisé qui traîne chez vous, et un de moins à produire pour la personne suivante qui se lance dans l’aventure.
Je dis deux mots sur l’alimentation, impact le plus visible de l’utilisation du produit. Sur batterie, pour ne pas avoir de piles à jeter ? Si vous avez lu l’exemple de la voiture électrique en bas de page, vous savez que ce n’est pas si évident si on prend en compte tout le cycle de vie. La production d’une batterie, c’est pas joli joli. Cela devient pertinent si c’est un produit qu’il faut recharger régulièrement (heureusement les téléphones portables ne fonctionnent pas sur piles !). Pour les pesons dont l’autonomie sera de l’ordre de l’année, la batterie ne fera que très peu de cycles charge / décharge et cela ne suffira pas à rentabiliser sa production. Les pesons fonctionneront donc sur pile, ce qui n’est pas l’idéal, mais le moins mauvais, et aussi il faut l’avouer, le plus simple.
Si on ne veut pas jeter de piles on peut toujours utiliser des piles rechargeables[3]qui restent des batteries avec les avantages et inconvénients mentionnés juste avant et c’était en tout cas un critère essentiel, ce qui élimine de fait les piles boutons. Enfin on a également fait en sorte que le peson ne consomme pas d’énergie quand il est éteint, gâchis typique des produits électroniques et non négligeable vu le nombre de ces objets qui nous entoure.
La fin de vie : pour la pièce HS uniquement
Dans la mesure où les pesons sont totalement démontables, à moins que le peson soit passé sous un troupeau de mammouths, il y a aura toujours des pièces détachées à récupérer, ce qui prendra certainement la forme d’un retour de consigne moins élevée.
Pour les parties définitivement endommagées : le boitier bois pourra retourner à la nature, et l’inox du crochet se recycle très bien. La carte électronique et ses composants devront eux suivre leur filière de recyclage spécialisée : c’est l’ultime recours mais c’est toujours mieux que rien car cela permet quand même de récupérer une bonne partie des métaux qui les composent.
Conclusion
Je souhaitais rédiger cet article pour montrer que la conception des pesons n’est pas le fruit du hasard, ce qui ne saute pas forcément aux yeux si on ne le sait pas. Je ne prétends pas que c’est parfait, il y a certainement des choses qui pourront être améliorées dans le futur, et il y a aussi forcément des arbitrages financiers qui interviennent. Mais je suis quand même content du résultat actuel.
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A très bientôt.