La recherche de la cohérence

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J’avais annoncé dans mon précédent article que le suivant parlerait du coût des déchets. Et bien j’ai menti 🙂 ou plus précisément j’ai changé d’avis. Il faudra donc attendre un prochain article mais je vous donne une info « spoiler » pour patienter : les déchets, ça coûte très cher (et de plus en plus).

Je lance une nouvelle série d’articles beaucoup moins portés sur les chiffres et plus sur l’aventure Ludeko. Cela fait un an que le projet est dans les tuyaux, ce qui me permet de commencer à prendre du recul et en même temps vous expliquer la démarche.

Le point de départ

Tout d’abord l’idée de base de Ludeko. Elle repose sur deux piliers[1]Je l’explique un peu plus longuement sur la page «Qui sommes-nous ?» :

  • Faire « réapparaître » les déchets pour que chacun se rende mieux compte de ce qu’il produit au cumulé. Evidemment, non pas en les laissant s’entasser au milieu du salon (quoique, à tester) mais en suivant le poids de la poubelle
  • Utiliser ces chiffres afin de proposer une expérience suffisamment sympa pour donner le petit surplus de motivation et franchir le cap vers la réduction. Rien de tel que le jeu et les défis pour cela

Cette idée de base est toujours là un an plus tard. La façon d’y arriver, en revanche, a beaucoup changé. Et ce sera justement le sujet de cet article.

Premier concept

Sans rentrer dans les détails techniques, le projet d’origine impliquait le développement d’un système électronique très automatisé pour récupérer le poids de la poubelle. Avec mon regard actuel, l’intention était louable mais l’idée mauvaise car beaucoup trop technologique pour l’utilisation qui devait en être faite[2]Pour ceux qui ont vu mon passage sur Europe 1, cette idée ressemble beaucoup à une proposition qui m’a été faite pendant l’émission, d’où mon petit sourire qu’on doit pouvoir déceler … Continue reading. Si je l’écris ici ce n’est pas pour me flageller sur la place publique, mais parce que cela me semble intéressant d’en décrypter les raisons :
  • L’environnement actuel nous incite – inconsciemment ou non – à toujours plus de débauche technologique. Il est possible de faire tellement de choses que le défi est maintenant d’utiliser de façon raisonnée et adaptée ces technologies. Et c’est un vrai défi
  • J’avais comme postulat de départ que le suivi devait nécessairement se faire sans intervention de l’utilisateur
Pour contrebalancer, je mets à mon crédit d’avoir pris le temps de construire un projet qui me semble beaucoup plus cohérent, quitte à changer de stratégie et remettre en cause un certain nombre de choses.

Petit aparté : ça reste plus facile à faire au démarrage quand la pression financière n’est pas encore trop forte. C’est forcément plus dur quand l’enjeu économique augmente. Ce qui explique pourquoi on voit certaines sociétés s’arc-bouter à des positions difficilement défendables (#capsulesdecafeparexemple)

Rendre le projet cohérent

La manière de produire de l’électronique est aujourd’hui assez stéréotypée. Si on ne se pose aucune question les filières déjà toutes tracées mènent à des produits faits sur le même principe (en Asie, avec boitier plastique, …). Il me semblait qu’il y avait là une incohérence par rapport au projet global. L’électronique telle qu’elle est consommée actuellement est en effet un gros pourvoyeur de déchets et de gâchis de matières premières. Si j’avais suivi cette voie classique je serais donc passé à côté d’un des points les plus intéressants du projet. Comme il y a beaucoup à dire je ferai un prochain article spécifiquement dédié aux choix que j’ai faits pour concevoir un produit électronique selon moi plus cohérent et durable.

Quant à la question du rôle de l’utilisateur, remettre en cause l’automatisation n’a pas été simple. Mais si la pesée est automatique, se rend-on finalement bien compte de ce qu’on jette (l’objectif premier) ? Dans les défis zéro déchet organisés par de plus en plus de collectivités, dont le principe est très proche de Ludeko, les familles volontaires pèsent de bon cœur leur poubelle, ce qui fait parti de la démarche qu’ils ont engagée. Cela a fini de me convaincre qu’il n’y avait pas besoin d’un produit si sophistiqué ; utiliser un peson (c’est-à-dire un crochet pour peser) reste simple et prend moins d’une minute. Et ceux qui ne sont pas intéressés le resteront, automatisé au non. J’ai donc pu reporter mes efforts sur la recherche de durabilité du produit.

J’ai quand même prévu une version connectée qui économise l’étape de saisie manuelle du poids sur son compte. Je sais qu’elle ne plaira pas aux plus minimalistes d’entre nous, mais c’est selon moi un bon compromis qui demande quelques composants supplémentaires mais ne met pas en cause la durabilité.

L’avenir me dira si j’ai eu raison sur ces différents choix, mais je suis en tout cas beaucoup plus fier de cette nouvelle version.

Conclusion

C’est tout pour cette fois-ci, j’espère vous avoir éclairés sur le cheminement de pensée qui a amené à ce qu’est Ludeko aujourd’hui. J’aurai l’occasion de revenir en détails sur la conception des pesons dans un prochain article et pourrai même vous montrer à quoi ils ressemblent car je suis actuellement en train de tester le premier prototype fonctionnel !

En attendant comme toujours si vous trouvez l’article intéressant n’hésitez pas à le partager – vous avez tout ce qu’il faut juste en dessous – et vous pouvez également suivre les pages Facebook et LinkedIn pour ne pas rater le prochain épisode.

A très bientôt.

Crédit photo d’en-tête : athree23 – Pixabay

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